Textes lauréats de 1998:

Catégorie A

L'oiseau

Catégorie B

Tableau noir

Catégorie C

De l'oeuf à la liberté

L'oiseau

L'oiseau s'envole, l'oiseau vole
Vole, vole
Il s'en va vers les hauteurs, vers le bleu du bonheur.
Il parcourt le monde entier et part pour l'éternité.
Il se fait un nid dans la forêt, un petit nid bien douillet.
Il se promène dans le ciel, il dit : "Bonjour !" à madame Hirondelle.
L'oiseau s'envole, l'oiseau vole
Vole, vole.
Il s'en va dans le lointain
Explorer tous les chemins
Il s'en va par les sentiers, il s'envole pour l'éternité.
Il va voir si là-haut, il fait un peu plus chaud
Pour qu'en hiver, il ne se laisse pas faire
Par le froid et par le vent,
Par la neige et le mauvais temps.
L'oiseau s'envole, l'oiseau vole
Vole, vole.
Il arrive sur mon tableau, il est derrière les barreaux.
Il s'enferme pour toujours, lui qui a tellement besoin d'amour.
Je laisse les barre aux ouverts et lui ne sait que faire.
Je lui dessine son petit nid, il ne dit pas un mot, il réfléchit.
Il rêve à son prochain voyage, son rêve a mille paysages.
L'oiseau s'envole, l'oiseau vole
Vole, vole.
Il rêve de sa famille, de son épouse et de ses petits.
Il réfléchit puis il oublie, il recommence une nouvelle vie.
Il s'envole vers son imagination, il crée sa nouvelle chanson.
Il pense à ses amours qui n'ont duré qu'un jour.
Il pense à son avenir si ça va être meilleur ou pire.
L'oiseau s'endort, l'oiseau dort
Dort, dort.

Catherine Lambert (Bertrix).

 Début

Tableau noir.

Je suis sûrement morte. Depuis trois jours et trois nuits. Je ne l'ai pas vue venir. Peut-être avais-je les yeux fermés. Sûrement. Même ouverts ils sont fermés. Depuis trois jours. Et trois nuits.

Elle m'a prise un soir d'automne. Et alors ? C'est un grand oiseau noir. La mort, c'est l'oeuvre dont vous êtes le peintre. Pas de héros, pas de victimes. Des créateurs, seuls face à la toile.

Vous trouvez une palette et puis tout va très vite. Trop vite. Les couleurs tournoient, se mêlent et le noir l'emporte. Le pinceau déjà est dans vos mains. Sans que vous le sachiez. Bien sûr. C'est la règle du jeu. L'oiseau y est déjà lui aussi. Doucement ses ailes battent le vide, abandonnant les ombres sur la toile. L'image s'esquisse. Vous avez ouvert les yeux. Moi aussi.

C'est trop sombre. Je trempe les mains dans la couleur. Je les plaque contre la toile. Le rouge coule. Le temps de mon dernier rêve, l'oiseau disparaît.

Il refait surface. C'est ici que nos routes divergent. Ce n'est pas, ce n'est plus un oiseau, ce n'est plus mon oiseau. Comment vous dire ? Les ombres, sans doute. Elles paraissent trop lourdes. Se souvenir peut-être de peur, de rage ou de mélancolie. Qu'importe.

La tête me tourne. Bientôt le tourbillon a envahi mon corps. Je tombe. Je suis vide. De souvenirs, peut-être de rage, de peur ou de mélancolie. Qu'importe.

Trois jours, trois nuits. Lentement l'oiseau solitaire aspire mon âme. Le mystère est grand. La magie s'effrite. Et le rouge coule toujours.

Sophie Leso (Lambermont)

 Début

De l'oeuf à la liberté.

Délié de sa matière, il naît
Un être à part entière
Désormais,
Il respire l'atmosphère.

Au sortir de son antre, de l'onyx
Un oiseau, un phoenix
N'être au départ qu'un oeuf
Et faire un effet boeuf.

Un oiseau un augure.
Comprendre les signes de l'aventure
Battre des ailes
Former un "V", victoire de Liberté.

Démarrer d'un rien
Parvenir à survoler son destin
Voilà, bien du chemin
Pour un poussin.

Sortir au grand air, loin de son père
Hanter les bois et les fourrés
Devenir esprit
Voir et écouter.

Pour les Anciens, messager
Aujourd'hui, familier
En tout temps tu es Liberté.

Kathleen Sinnott (Bruxelles)

 Début


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